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Paul Gustard : « Se servir de cette frustration »

À Paris depuis maintenant quelques semaines, notre nouvel entraîneur de la défense, Paul Gustard, prend ses marques au sein du club de la capitale. Premier entretien avec « Gussy », notre nouveau technicien anglais.

Né à Newcastle au nord de l’Angleterre, Paul a d’abord connu une riche carrière de joueur professionnel. Évoluant au poste de troisième ligne aile, il a joué pour les Tigers de Leicester (1997-2002) avec qui il a remporté un titre de Champion d’Europe, les London Irish (2002-2006) avant de terminer sa carrière de joueur aux Saracens (2006-2008).

Après 11 saisons passées comme joueur, le néo-parisien est passé de l’autre côté de la barrière en devenant entraîneur. D’abord, dans la continuité, comme coach des Sarries (2008-2016) où il avait terminé sa carrière de joueur, puis à l’international avec le staff du XV de la Rose (2016-2018) sous la direction d’un certain Eddie Jones avant de prendre la direction sportive des Harlequins plus récemment (2018-2021) avant un dernier défi en Italie à la tête du Benetton à Trévise.

Fort de ses expériences dans les grosses écuries de Premiership et de la sélection nationale anglaise, le technicien est également reconnu comme le créateur du système défensif du « Wolf Pack » (en français « la meute de loups », ndlr). Place à un nouveau challenge donc à un nouveau challenge en Rose à compter de cette saison 2022-2023 !

Paul Gustard : « Se servir de cette frustration »

Stade Français Paris : Bonjour Paul ! Pour commencer cet entretien, que peux-tu nous dire sur le Stade Français Paris ?

Paul Gustard : C’est un club iconique, l’un des plus connus en Europe. D’ailleurs, j’ai disputé l’un de mes premiers matchs de rugby professionnel contre le club de la capitale lorsque je jouais alors pour les Leicester Tigers lors de la finale de Coupe d’Europe en 2001. J’ai eu l’occasion de jouer contre le Stade Français Paris de nouveau quelques années plus tard. Après ça, j’ai continué à m’intéresser et à regarder de temps en temps le Top 14. J’ai pu observer le Stade Français qui jouait à l’époque les premiers rôles. Aujourd’hui, faire partie de ce Club, de cette organisation, de ce staff c’est une vraie fierté pour moi et ma famille.

 

SFP : Après tes premiers jours au Club, quel est ton ressenti sur le groupe et le staff ?

PG : Je travaille avec des gens qui ont un très bon état d’esprit. Je pense que le staff autant que les joueurs sont réellement engagés dans le projet, travaillent dur pour faire bouger les choses et ainsi créer un bon environnement de travail, une voie à suivre pour les joueurs. De leur côté les joueurs travaillent également très dur et ont cette envie de progresser et de devenir meilleurs. Ils sont sortis frustrés des résultats de cette dernière saison et ont cette volonté de se servir de cette frustration pour faire de bonnes performances cette saison.

 

SFP : À Paris quels vont être tes objectifs ?

PG : Personnellement, je veux d’abord créer de bonnes relations avec mes collègues de travail : le staff ainsi que les joueurs. Le but de toute relation est de créer de la confiance et je veux leur montrer que je me tiens donc prêt à aider et à servir l’équipe. Je veux simplement les aider, les faire progresser pour être de meilleurs joueurs, de meilleurs hommes. Ensuite, je suis évidemment là pour améliorer notre défense, bien sûr aider les coachs avec l’expérience que j’ai, partager mes connaissances. Je suis encore jeune comme entraîneur à 46 ans et désire apprendre différentes manières d’entraîner. Le rugby français est très différent du championnat anglais mais aussi du championnat celtique, il y a beaucoup d’excitation et de plaisir de me lancer dans ce challenge. Je veux d’abord obtenir la confiance du groupe, les aider à devenir meilleurs et bien sûr apprendre le français (rires).

 

SFP : As-tu déjà quelques notions de français ?

PG : (En français, ndlr) J’essaie, je me souviens un peu de l’école mais je ne parle pas bien. (En anglais, ndlr) Je veux essayer et prendre des cours. Nous venons juste d’emménager dans notre nouvelle maison mais maintenant que nous sommes installés, nous allons pouvoir reprendre le cours de nos vies. La France est l’un des pays les plus fascinants au monde, Paris est l’une des cinq villes les plus captivantes donc c’est un vrai privilège d’être ici. Pour profiter pleinement de l’expérience et de ce que Paris et la France ont à offrir, nous devons apprendre la langue et allons relever le défi.

 

SFP : Enfin, as-tu un mot à adresser à nos supporters ?

PG : L’équipe est déterminée et veut progresser. Tout le groupe est engagé dans le projet et prétend à un meilleur rang. Nous voulons redorer notre blason. Nous voulons représenter notre club, nos supporters. J’étais présent lors du dernier match à la maison contre Brive où l’on a malheureusement perdu mais voir les gens à la fin du match continuer à donner de la voix et honorer les joueurs partants à la fin de la saison m’a fait prendre conscience de l’endroit où j’étais.

Dernièrement, je découvrais les alentours du Stade Jean Bouin et ai revu toutes les gloires passées au Club et je pense que nous pouvons écrire notre propre histoire. Quand nous allons sur le terrain, il faut que nous comprenions que nous ne représentons pas 15 ou 30 joueurs mais bien tous les Parisiens. Durant cette pré-saison, nous travaillons beaucoup avec les joueurs sur cette identité, sur l’histoire que nous voulons écrire. Nous espérons voir les supporters nombreux, qu’ils poussent derrière nous cette saison et voient que nous sommes en train de commencer un nouveau voyage. Nous nous entraînons très dur pour qu’ils soient fiers de nous.